Des nouvelles de… Thomas Fougeron


Des nouvelles de… Thomas Fougeron

Finaliste de l’EPT Dortmund en 2007, Thomas Fougeron est aujourd’hui moins présent sur le circuit. Explications avec le principal intéressé, qui semble également en savoir long sur les dessous de l’affaire Full Tilt...


 
[Thomas Fougeron] a été considéré pendant quelques années comme l’un des meilleurs joueurs français. Représentant majeur de la jeune génération à une époque où les actuels grinders du net apprenaient tout juste ce qu’était une quinte flush, « Fougan » fut l’un des premiers pros tricolores sponsorisés sous les couleurs de Poker770.

Après des premiers résultats live en 2005, dont une 13ème place à l’EPT Barcelone, Thomas réalisait sa meilleure perf' en terminant 8ème de l’EPT Dortmund en 2007 pour un gain de 60.300 €. Un tournoi où il avoue avoir eu « un cul phénoménal ».

« 
Je voulais prendre du recul »

Par la suite, il réussit quelques perfs intéressantes malgré une année blanche en 2009. Mais sa feuille de stats ne compte qu’un ITM dans un tournoi majeur depuis juin 2010, soit bientôt deux ans. Thomas nous explique pourquoi sa poker face se fait plus rare sur le circuit : « J’ai été papa d’un premier enfant, et j’ai beaucoup voyagé. De plus, ça ne se passait plus très bien avec Poker770 et nous avons arrêté notre collaboration d’un commun accord à la fin 2009. »

Un départ motivé par plusieurs raisons : « Il y a des endroits où je ne voulais plus aller, je ne souhaitais plus partir toute l’année et je ne faisais plus de résultats… Je voulais prendre du recul, et des gens comme Tristan Clémençon (sponsorisé par Poker 770 à l’époque) méritaient plus que moi. »

« L’ambiance a changé » 

Cette décision a forcé Thomas à réduire son planning tournoi : « Sans sponsor, c’est quasi impossible de faire tous les tournois, à part les gros satellites. J’ai essayé de trouver un autre sponsor, mais je me sentais un peu has been sur le marché. Des propositions ? Trois fois rien, à part peut-être avec un site belge… » A l’heure actuelle, Fougan explique qu’il serait partant pour une nouvelle aventure et pense pouvoir apporter son expérience.

Aujourd’hui, Thomas s’autorise encore quelques tournois avec ses potes, dans des destinations sympas : « Je pars une semaine par mois, ça me convient. La compétition me motivait, mais l’ambiance a changé, je préférais il y a quelques années : c’était beaucoup plus festif que maintenant… Le poker n’est qu’un jeu. Quand le poker ressemble à du travail, je n’aime pas trop. J’aime me garder du temps libre. 

Consulting informatique, poker et paris sportifs

Fougan, qui est également consultant en informatique, partage son temps de « jeu » entre poker et paris sportifs. « C’est moitié-moitié. Pour le poker, je fais du cash-game et des tournois live. Avant, je jouais 10.000 mains par mois en ligne. »

Victime d’un grave accident en 2009 (une chute dans le vide de 25 mètres), Thomas affirme que cela « n’a pas joué sur (ses) performances. C’est juste que je n’ai pas eu le petit coup de pouce du destin sur mes tournois. Le destin, ça se provoque : il est vrai que je n’en jouais pas beaucoup, même si mon prorata ITM/tournois joués est raisonnable. »

« Je savais depuis longtemps ce qu’il se passait chez Full Tilt 
» 

Pour l'anecdote, Thomas fut le premier français, avec le journaliste Benjamin « Benjo » Gallen, à couvrir un tournoi de poker en direct pour un média tricolore. Il continue donc de suivre l’actu de son jeu préféré, et nous livre notamment un avis tranché sur la fiscalité française concernant le poker : « La législation française est un peu tordue. On ne peut pas taxer sans arrêt, c’est pour cela que j’ai arrêté de jouer sur le net. J’ai lâché une tonne en rake, qui a augmenté, et ils veulent nous repomper une deuxième fois... » 

Mais surtout, Thomas semble en savoir très long sur le scandale Full Tilt : « Je m’y attendais, je savais depuis longtemps ce qu’il se passait, explique celui qui est toujours proche de Pascal Perrault, l’un des ex-membres de la Team Full Tilt. La société faisait des prêts et des investissements énormes. Il y avait de sérieux indices, mais je n’aurais pas pensé que ce serait aussi violent. L’entreprise se croyait solvable à vie, alors qu’elle avait une armée de joueurs sponsos qui coûtait cher, même si les Red Pros par exemple n’étaient pas vraiment salariés. Certains de mes copains ont beaucoup perdu. Mais je ne pense pas que Full Tilt ait agit de la sorte dans le but de voler les joueurs… » 

On souhaite en tout cas à Thomas Fougeron de réussir un EPT Dortmund bis dans les prochaines années...

Propos recueillis par Maxime Arnou 

 

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