Alain Roy fait parler son expérience
Alain Roy revient notamment sur les lacunes rencontrées en live par les jeunes grinders du Net.
[Alain Roy] reste l’un des joueurs français les plus réguliers du circuit : 6ème du classement LivePoker en 2010, il a terminé 9ème en 2011 et est actuellement 16ème en 2012. Sur le blog de la Team Partouche, ce Sudiste unanimement apprécié pour sa sympathie est notamment revenu sur son approche des tables finales, lui qui parcours le circuit depuis déjà plusieurs années :
« Obligation de résultats »
« Gagner en expérience lors des tables finales permet d’aborder ce moment si particulier avec moins de pression qu’a mes débuts, explique t-il. A priori, ça permet de développer un meilleur jeu et d’optimiser son attention. En revanche, le fait de multiplier les performances incite à des attentes et une certaine forme d’obligation de résultats notamment pour mon sponsor Partouche. Donc le stress que l’on perd d’un coté grâce à l’expérience, on le retrouve pour la même cause : l’expérience, qui génère des attentes vis-à-vis de moi. »
« Ma génération a connu le prix de la vie »
Alain donne également son avis sur la nouvelle génération de joueurs online. Selon le membre de la Team Partouche, ces derniers ont parfois du mal à faire les ajustements nécessaires pour réussir en live : « Il existe de jeunes joueurs techniques et responsables qui s’adaptent très bien au live. Et puis il y a les jeunes fougueux, qui ont de bon résultats sur le net avec un style ultra aggro mais qui ne maitrisent pas les changements de vitesse nécessaire pour avoir un jeu solide sur le long terme en live. La jeune génération issue du net a malgré tout apporté beaucoup de choses très intéressantes. Leur compétence technique, leur part de folie sont autant de valeurs dont il faut parfois s’enrichir. Je dis bien parfois. Je constate souvent que cette agressivité est mal maîtrisée. Mentalement je souhaiterais avoir cette capacité d’abstraction quasi naturelle face à la variance.
Ce qui est intéressant et regrettable à la fois c’est de les voir jouer avec beaucoup de cynisme. Habitué à un gros volume de jeu, j’ai l’impression qu’ils jouent au poker comme dans un jeu vidéo ou le but serait de gagner un maximum de jetons virtuels. Mais ces jetons là ne sont pas virtuels ! Ma génération a connu le prix de la vie, et le monde du travail en dehors du poker. Cet argent dit «facile » et les sommes mises en jeu m’interpellent régulièrement. Ca peut être un frein dans la progression parce qu’il est difficile d’aller gambler en très Haute Limites sans cette part de folie. Mais avoir la valeur des choses à l’esprit n’a pas de prix. »
Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Alain Roy ici.