Loà¯c Sabatte : « L’Etat ne voulait pas nous intégrer dans le débat sur la taxation »


Loà¯c Sabatte : « L’Etat ne voulait pas nous intégrer dans le débat sur la taxation »

Réprésentant du Club des clubs, Loà¯c Sabatte revient sur les dernières discussions entre les représentants des joueurs et l'Etat.


 
Loïc Sabatte était le délégué du Club des Clubs lors de la table ronde organisée au Sénat entre quatre représentants des acteurs du poker français et le Sénateur Trucy.

Un débat qui a abouti sur le dépôt de 12 propositions au sénateur, qui rédige un rapport sur une éventuelle modification de la loi sur les jeux en ligne. Loïc Sabatte revient sur le déroulement des discussions.

Comment s’est passé le débat au Sénat ?

Les quatre représentants des joueurs ont été rassemblés avec le Sénateur Trucy. Chacun était chargé de réfléchir sur différents points. Le Sénateur nous a ensuite orienté sur ce qui était faisable ou pas parmi toutes nos propositions. Il souhaitait un rapport construit, commun entre les représentants. Les propositions retenues ont toutes fait l’unanimité, excepté sur des petits points de détail. Certaines propositions n’ont pas été conservées. Concernant le Club des Clubs, nous préconisions par exemple le fait que les joueurs débutants puissent jouer online sur des tables dédiées ; c’est un point qui a été enlevé. Pour les nouvelles variantes de poker à autoriser, le Club Poker souhaitait par exemple que le H.O.R.S.E soit placé en haut de la liste, mais c’est l’Omaha Hi-Low qui a été choisi. Le Sénateur Trucy souhaitait une cohérence entre le poker live et online.

Qui était présent durant les discussions ?

Il y avait également un représentant de la Commission des Finances, qui était surtout là pour nous modérer sur nos revendications au niveau de la taxation. C’était le point le plus important durant les débats, la 2ème priorité étant le cloisonnement entre joueurs de poker français sur le Net.

En tant que représentant du Club des Clubs, comment avez-vous procédé pour recueillir tous les avis ?

Les présidents des clubs ont un forum dédié. Tous n’ont pas les mêmes demandes, mais pour la plupart ils veulent juste jouer peinards, et pouvoir organiser des tournois à petits buy-in. Les doléances portent plus sur le poker en live. Il a fallu deux ou trois semaines pour rassembler toutes les idées des 170 clubs, même si 40 d'entre eux ont réellement participé au débat, principalement les clubs les plus structurés.

Sentiez-vous des réticences des représentants du gouvernement sur certaines de vos propositions ?

Le Sénateur ne pouvait pas, et ne voulait pas nous faire entrer dans le débat sur la taxation, clairement. Ils ont en revanche été attentifs sur la question des modérateurs de jeu, avec les indicateurs de temps de jeu, des sommes jouées, les montants déposés, tout ce qui concerne l’information aux joueurs en temps réel. Mais le Sénateur n'a pas fait de contre-propositions, il n’était pas là pour enrichir le débat.

Quelles propositions jugez-vous les plus indispensables pour la revoyure de la loi ?

Le dossier sur les modérateurs de jeu, l’information au joueur. Nous avons aussi tiqué sur les agissements des poker rooms, qui font parfois des demandes illégales à leur clients, comme les photocopies de leur comptes bancaires, de leurs relevés d’impositions. Une loi oblige l’Etat à contrôler tout cela, nous demandons que l'ARJEL communique, par exemple sur son site Internet, lorsque les poker rooms se prennent des blâmes pour ne pas avoir respecté la loi. 

Pensez-vous que des ajustements dans la loi pourront être réalisés avant la présidentielle de 2012 ?

Par décret, il peut y avoir des modifications sur certains points. Mais il ne se passera rien au niveau de la taxation avant 2012. 


Propos recueillis par Maxime Arnou 

 

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