Johnny N’Guyen : « Je me sens au niveau des superstars du cash-game »

Pas encore très connu dans la sphère poker, Johnny N’Guyen baigne pourtant dans le monde des cartes depuis plus de 13 ans. Spécialiste du cash-game live High-Stakes, « KatsuO », son pseudo online, veut maintenant perfer en tournoi. Le Membre de la Team PokerXtrem, qui a débuté lors de parties privées, est bien décidé à atteindre les sommets du poker mondial, à 30 ans. L’âge de la maturité ?

Quel bilan tires-tu de ton début d’année 2011 ?

En cash-game, le bilan est très bon, j’en suis à environ 130.000 € de gains. J’ai joué sur des grosses limites en live et je viens de gagner 36k lors de l’EPT Madrid. En tournoi, je suis en revanche en plein bad run : je finis toujours au bord de la table finale, même sur les tournois online, comme dernièrement le 20k garantis sur PokerXtrem.

Quelles variantes privilégies-tu ?

Je joue surtout en Omaha, c’est le meilleur moyen de gagner de l’argent car il y a plus de débutants. Il y a également plus de combinaisons possibles, c’est plus facile d’avoir un « projet » pour chaque coup. On s’ennuie moins et on prend rapidement des pots énormes. Dommage que sur la room online où je joue, il n’y ait pas assez de tables.

Tu es avant tout un joueur de cash-game. Préfères-tu le cash-game live ou le cash-game online ?

Je préfère le live, car en trois jours de cash-game pendant un EPT par exemple, tu peux facilement prendre 30 ou 40k€. Par exemple, j’ai gagné 68k durant l’EPT San Remo ! Online, les gains sont moins importants, mais plus réguliers : tu peux gagner un peu tous les jours en jouant une heure ou deux, le rapport est pas mal. 

« Le cash-game pas assez médiatisé »

Quelles différences observes-tu entre le live et le online ?

En live, on est face à la personne, il y a donc une certaine convivialité, d’autant plus que sur les tables de cash en EPT par exemple, tu retrouves les mêmes joueurs. La pression est également plus forte. Au niveau technique, c’est aussi plus « pokeristique », tu joues un peu le personnage : c’est par exemple plus facile d’attraper un bluff, ce que je ne m’aventure pas à faire online. Tu peux aussi voir si un joueur est fatigué, et ainsi le cibler plus précisément.

En tant que joueur de cash-game, n'as-tu pas l’impression de souffrir d’un manque de notoriété par rapport aux grinders de tournois ? 

On aime bien la notoriété, ça fait toujours plaisir. C’est sûr que s’il y avait un classement par gains… Par exemple, Marc Inizan a fait deux tables finales et doit en être à 180k de gains cette année (en réalité environ 50k, ndlr). Moi j’ai gagné 130k, mais il est bien plus médiatisé. Et il n’y a pas assez de coverages sur les parties de cash-game.

Aimerais-tu partir à Macao par exemple, là où se jouent les plus grosses parties de cash-game live du monde ?

Justement, après les WSOP, je file à Macao ! Je suis en train de monter une super bankroll pour jouer des parties avec des blinds à 1000/2000$. C’est avec ces enjeux qu’on ressent une grande pression, et je kiffe ça ! Je veux défoncer Macao, prendre un maximum d’argent pendant dix jours. Je me sens tout à fait au niveau des superstars du cash-game. Je pense y mettre tous mes derniers bénéfices, mais pas toute ma bankroll. 

« Attraper un gros tournoi en 2011 » 

Que t’apportes le sponsoring avec PokerXtrem ?

Au niveau de la médiatisation, on est plus reconnu. Cela me permet aussi d’accéder à de gros tournois, ce que ne peut pas faire un joueur lambda. C’est fantastique et ça me fait avancer au niveau du poker. Je peux également échanger des conseils avec les autres joueurs de la Team, comme Franck Kalfon au niveau des tournois. Mais ils sont tous basés à Paris, alors que moi je suis le seul joueur du Sud, difficile de les voir souvent… 

Est-ce compliqué pour un joueur de cash-game de passer aux tournois ?

Moi, je ne dispute des tournois que depuis un an, donc je dois encore apprendre. Comme je veux perfer en tournoi, j’essaie de me mettre dans le bain, même si la frontière entre tournois et cash-game se réduit de plus en plus. Mais c’est vrai qu’en tournoi, les joueurs sont souvent ultra-agressifs, partent déjà à tapis après deux heures de jeu… Je pense qu’il ne faut pas rater plus de six mois de tournois, car le jeu évolue tellement vite… C’est indispensable de se remettre dans le bain.

Quels sont tes objectifs pour la fin de l’année 2011 ?

Je veux absolument attraper un gros tournoi. Je vais disputer le WPT Barcelone, le Main Event des WSOP, le Partouche Poker Tour… Je veux faire une perf’. En cash-game, je veux jouer sur les très grosses limites et atteindre les 500 000 € de gains à la fin de l’année.


Propos recueillis par Maxime Arnou