STRATEGIE 2/2 : Le calcul des cotes, 3 étapes simples pour un poker gagnant !
Le calcul des cotes est certainement la notion la plus utile pour jouer au poker car elle fait référence à un principe absolument fondamental lorsqu’on est joueur de poker : ce n’est pas un simple jeu de cartes.
Au poker, si calculer des probabilités permet de viser l’amélioration de ses mains, donc des cartes, il ne faut pas perdre de vue que gagner à ce jeu ne veut pas dire « avoir une meilleure main que l’autre » mais « prendre les jetons de l’autre ». De ce point de vue, le calcul des cotes permet d’intégrer les jetons au raisonnement pour savoir si on doit suivre, relancer ou se coucher.
L’idée de base du calcul des cotes est assez simple :
Exemple : Si je vous dis que vous avez 1% seulement de chances de gagner le prochain coup, que pour jouer, il faut miser 20 jetons, et que si vous gagnez, vous gagnerez 10 jetons. Vous n’aurez pas une envie folle de jouer.
Mais, en changeant seulement un paramètre, vous pourriez changer d’avis :
Vous avez toujours 1% de chances de gagner, vous devez toujours miser 20 jetons pour participer, mais cette fois, le gain potentiel est de 1 000 jetons : ça change tout ! Vos pourcentages de chances de gagner est identique, pourtant, vous êtes bien enclin à entrer dans le deuxième jeu.
Calculer la cote, c’est estimer le gain potentiel par rapport à sa mise.
Pour calculer les cotes, 3 étapes :
1. Calcul de la cote du pot
2. Calcul de votre équité
3. Comparaison des deux
Considérons que vous êtes face à un adversaire qui mise 5 alors qu’il y a 15 dans le pot, ce qui porte maintenant le pot à 20. Pour suivre, vous devez mettre 5. La cote du pot (ce qu’il y a à gagner par rapport à ce que je dois apporter) est de 20/5. En la simplifiant, cette cote revient à 4/1.
On vient de calculer la cote du pot. A ce moment de la partie, si vous gagnez ce coup, vous remporterez 4 fois votre mise. La question est de savoir si ça vaut le coup de miser 5. Nous devons alors comparer cette cote à autre chose : l’équité.
L’équité se calcul avec les outs.
Prenons l’exemple suivant :
- Board : 9 cœur – As cœur – 8 trèfles.
- Cartes en main : 2 cœur – 7 cœur.
(voir ici l’article STRATEGIE : Comment calculer rapidement ses outs selon la méthode du 4 – 2 ?)
On est sur un tirage couleur. Au flop, on a 9 outs x 4 = 36 % de chances de toucher un cœur, donc 64 % de chances de NE PAS toucher un cœur ; dit autrement, 36 % de chances d’améliorer votre main et 64 % de chances de NE PAS l’améliorer. Ce ratio de 64 contre 36 donne un peu moins de 2 contre 1.
Reste à comparer les deux. La règle est simple : si la cote du pot est supérieure à votre équité, vous pouvez suivre. Ce sera ce que l’on appelle un bon call. Mathématiquement, cela revient à dire que votre espérance de gains est supérieure au risque qui est pris en jouant cette main. Ou, dit autrement, statistiquement, si vous jouez ce genre de call régulièrement, vous serez gagnant.
Dans notre cas, la cote du pot est de 4 contre 1. Notre équité est d’un peu moins de 2 contre 1. La cote du pot est ainsi largement supérieure à notre équité : il faut jouer ce coup !
Remarquez que dans ce dernier raisonnement, il n’est jamais fait mention des cartes. Donc, cette stratégie est payante quel que soit le jeu de l’adversaire.
Evidemment, rappelons ici un élément essentiel donné au début de l’article, les cotes et probabilités sont basées sur les statistiques et ne sont donc valables que sur de grands nombres. Il est ainsi tout à fait envisageable que vous ayez la cote à un moment précis et que pourtant vous perdiez le coup. Les maths ne disent pas le contraire : les probabilités sont formelles : sur un coup, le hasard peut intervenir. Ce que disent les maths, c’est qu’À LONG TERME, c’est une stratégie payante.
Voilà pourquoi des joueurs très expérimentés au poker qui joueraient une heure face à des débutants peuvent perdre. Non pas que leur adversaire joue mieux, mais ces joueurs expérimentés ont un jeu basé sur la répétition et le calcul des probabilités. C’est un intérêt capital dans ce jeu.
