STRATÉGIE : Savoir lire les pensées de l’adversaire
Nul besoin d’être diseur de bonne aventure pour lire les pensées de votre adversaire ; vous pouvez laisser votre boule de cristal au placard. Vous n’avez pas à être doté de pouvoirs surnaturels non plus. Nous parlons d'observations objectives capables d’induire des conclusions logiques.
Savoir se mettre dans l'esprit de ses adversaires est un avantage certain au poker puisque dans ce jeu, on joue aussi en fonction des autres. Dès lors, comprendre et mémoriser la manière de jouer de chacun est essentiel.
Qu’est-ce qu’une bonne lecture ?
La bonne lecture pourrait se résumer en une prise de décision correcte. Cela implique forcément de deviner autant que possible ce que les autres joueurs ont en main. Comprendre ce qui les fait suivre, checker ou se coucher est une lecture de ce qu’ils ont en tête.
Cela est compliqué, prend du temps, et n'est malheureusement pas une science exacte. Pourtant, lire dans les pensées peut se faire à n'importe quel moment et dans n'importe quelle partie de poker.
A table, chaque joueur raconte une histoire qui est celle de sa main. Il s’agit de savoir reconstituer le puzzle qui s’amorce depuis le début de chaque tour d’enchères.
Comment lire les pensées de l’adversaire ?
Savoir lire les pensées de l’adversaire, c’est d’abord l’observer.
Sans en être forcément conscient, tells et actions fournissent de nombreuses informations qu’il faut savoir assembler et décrypter afin de prendre les meilleures décisions.
Il s’agit d’analyser – que vous soyez ou non impliqué dans le tour d’enchères – gestes, paroles et prises de décision ; en un mot, le comportement de vos adversaires, qu’ils remportent ou non le coup dans lequel ils sont entrés et la manière dont ils ont procédé pour parvenir au résultat observé.
Comparer les observations récoltées, c’est ébaucher la lecture des pensées de vilain.
Lire les mains avant de lire dans les pensées.
Pour lire les mains au poker de façon fiable, le mieux est de les répartir autant que possible dans des groupes appelés « éventails ».
Un éventail de mains regroupe les combinaisons avec lesquelles un joueur est susceptible de répéter les mêmes actions.
Par exemple, un brelan inférieur et une top double paire sont deux mains fortes pouvant être classées dans l'éventail de « mise » pour la plupart des joueurs quand une hauteur As simplement se retrouvera, à l'inverse, dans l’éventail « bluff ».
La difficulté certainement réside dans le fait qu’à joueurs différents, éventails différents : la top paire sera suffisante à certains joueurs pour envoyer tous leurs jetons à tapis, tandis qu'un bon joueur n'aura aucun problème à jeter deux paires dans une situation identique.
Quatre éventails de base accueillent la répartition des mains :
Les monstres et nuts (qui constituent un jeu max) sont les mains que votre adversaire juge suffisamment fortes pour miser ou relancer. Partir à tapis avec ces mains ne lui posera aucun problème non plus. Pour la plupart des joueurs, un brelan est un monstre (au hold'em).
Les mains faites ayant de la valeur à l'abattage sont des mains de type top paire avec lesquelles votre adversaire se voit avoir toutes les chances de posséder la meilleure main. Elle n’est généralement pas suffisamment forte pour mettre en jeu son stack.
Les tirages : couleur, par les deux bouts, ou combinés ont de bonnes chances de devenir la meilleure main, mais elle n’est pas encore faite.
Les bluffs et « air » : n'ont aucune chance de gagner à l'abattage.
Afin de prendre les décisions qui s’imposent sur une table de poker, il vous faut catégoriser votre adversaire sur un de ces éventails de façon certaine.
Les questions que vous devez vous poser.
Il n’y a aucune certitude quant à une parfaite lecture de mains.
En revanche, il y a un certain nombre de questions basiques auxquelles vous devez savoir répondre dans le but de déchiffrer au mieux les actions de vos adversaires :
1. Quel genre de joueur est-il ? : large ou serré ? Passif ou agressif ?
2. Joue t-il trop de mains ? La fréquence à laquelle votre adversaire place de l’argent dans le pot est indicateur de son profile (large ou serré). 20% de mains jouées le placent dans la frange des joueurs larges. Dans le jargon très technique, c'est ce que l'on appelle le % VPIP (Volontary Put $ in the Pot) ; soit le nombre de fois où le joueur a volontairement mis de l'argent dans un pot.
3. Suit-il, ou mise t-il et relance t-il ? Le joueur qui joue presque toutes les mains sans pouvoir vous souvenir de son dernier move est à considérer comme un « calling station » (une machine à payer). Le joueur qui prend toujours l'initiative avec des mises et des relances est à catégoriser comme agressif.
4. Dans quelle position est-il ? La position est à considérer attentivement au poker : plus elle est tardive, plus l'éventail de mains à jouer est grand. Aussi, vous accorderez plus de crédit aux relances venant d'une position en début de parole.