La PokerStars Caribbean Adventure, c'est terminé


La PokerStars Caribbean Adventure, c'est terminé

Après seize éditions ayant contribuées à  forger l'histoire du poker live, le directeur marketing de la room au pique rouge a annoncé la fin de la PokerStars Caribbean Adventure.


C'était une institution : chaque hiver depuis 16 ans, le monde du poker live avait rendez-vous aux Bahamas pour la PokerStars Caribbean Adventure, communément appelé le PCA. Après quatre premières éditions sous l'égide du World Poker Tour (avec un Main Event à 7500 $ remporté par Gus Hansen en 2004 pour la première du PCA), le tournoi a ensuite déménagé à l'Atlantis Resort de Paradise Island dès l'année suivante avant de devenir une étape de l'European Poker Tour en 2008. Passé en format "festival poker", le PCA est vite devenu un événement à part du circuit EPT, car situé bien loin du Vieux Continent, et qui possédait même son propre site Internet ! Mais il aura donc connu sa dernière édition en janvier 2019 : le site PocketFives, comme on le pressentait depuis la baisse d'affluence du dernier PCA Main Event aux Bahamas et l'annonce de l'organisation du PSPC 2020 à Barcelone, a annoncé ce jeudi 12 janvier qu'il n'y aurait pas d'édition du PokerStars Caribbean Adventure l'année prochaine.

Une décision attendue donc, l'opérateur au pique rouge ne parvenant pas à enrayer la baisse des affluences constatée ces dernières années. "Ce n'est un secret pour personne qu'après 15 années de de succès, le PCA a perdu de son élan et les critiques des joueurs à l'égard de l'emplacement devenaient de plus en plus virulentes," a expliqué le directeur marketing de PokerStars, Eric Hollreiser, à PocketFives. Il était temps de changer les choses." Rendez-vous des qualifiés online, le Main Event à 10 300 $ était ainsi passé à 5 300 $ en 2016 et 2017 (le PCA se nommait alors le PokerStars Championship Bahamas), pour tenter de stopper la baisse des affluences - sans succès -, repassant à son buy-in initial en 2018. La destination, très onéreuse pour les joueurs aux bankrolls plus modestes, ne faisait plus consensus. Le festival caribbéen stoppe donc sa story sur l'édition 2019, qui avait, comme souvent au PCA, marquée l'histoire du poker en accueillant le premier PokerStars Players Championship, le plus gros tournoi à 25 000 $ jamais organisé. Le Français Julien Martini avait terminé deuxième...

Car oui, le PCA reste l'un des berceaux de l'histoire du poker, particulièrement dans les années 2000, et spécialement pour les Français : c'est ici qu'en 2008, Bertrand "ElkY" Grospellier, la star montante du poker tricolore de l'époque, a remporté son seul EPT. C'est ici qu'Isaac Haxton s'est révélé aux yeux du monde en perdant un heads up mémorable contre Ryan Daut en 2007, après lui avoir passé un incroyable bluff qui fait partie des plus belles mains de l'histoire du poker, le tout au milieu des bourrasques lors d'une TF jouée en extérieur. C'est ici que Poorya Nazari, qualifié pour 33 $, a gagné officiellement 3 millions de dolllars en s'adjugeant le Main Event 2009, ce qui constituait l'un des plus gros gains jamais encaissé en tournoi live à l'époque, hors Main Event WSOP, avant de disparaître du circuit. Et on ne parle pas de la liste des vainqueurs, qui compte Harrison Gimbel (2010), Galen Hall (2011), la révélation tchèque Dominik Panka (2014), les vieux regs du circuit Mike Watson (2018) et Chino Rheem (2019), ou encore Maria Lampropoulos (2017)... Souvent, gagner le Main Event du PCA était synonyme d'une belle notoriété pour son vainqueur, plus que sur d'autres EPT mins médiatiques.

Le PCA fut également le berceau de quelques-uns des plus beaux tournois High-Rollers de la planète, organisant un tournoi à 100 000 $ dès 2011 (remporté par Eugene Katchalov), à une époque où les buy-ins à six chiffres sur le circuit se comptaient sur les doigts d'une main. Le 25 000 $, dont la première édition fut gagnée par ElkY en 2009 (seul joueur à réussir un doublé Main Event/High-Roller), était devenu l'un des High-Rollers les plus courus. Là encore, la liste des vainqueurs des High-Rollers fait la part belle aux grand noms du poker. Bryn Kenney, actuel n°1 de la All-Time Money List, a par exemple gagné le 100 000 $ en 2016, avant de gagner un 50 000 $ et un 25 000 $ l'année suivante, repartant des Bahamas plus riche de 1,7 million de dollars cette année-là...

Crédit photo : booking.com

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