TECHNIQUE : piéger un joueur trop agressif, une affaire de ranges (1/2)
Dans cet article, notre coach Vuong Than Trong vous explique comment s'adapter à un joueur très agressif pour lui prendre le maximum...
Il
n’est jamais simple de joueur contre un joueur très agressif,
néanmoins trop d’agressivité finit souvent par se retourner
contre l’agresseur. Je vais vous détailler des mains disputées
contre le même adversaire, en précisant mes différents process d’analyses et de réflexion.
PREMIÈRE MAIN
Jouer contre un
régulier trop agressif
Variante : No Limit
Hold’em
Nombre de joueurs à
table : 6
Blindes : 2 €/4 €
Mon tapis : 522 €
Ma position : Bouton
Ma main :
Vilain : Big Blind
Stack Vilain : 428 €
Table :
Vilain (Big blind) 428 €
Vuong (Bouton) 522 €
Préflop : Vuong raise 9 € / Vilain call
Flop :
Vilain check / Vuong bet 13 € / Vilain call
Turn :
Vilain check / Vuong bet 32 € / Vilain call
River :
Vilain check / Vuong bet 36 € / Vilain raise 138 € / Vuong call
Dans ce coup, je
fais face à un joueur régulier de la limite, que j’estime être
plus faible que la plupart de mes autres adversaires. Bien qu’il
soit un joueur gagnant, il fait preuve d’une forte agressivité.
Face à ce genre de profil, il arrive fréquemment de se retrouver
dans des situations difficiles, d’avoir le sentiment de passer la
meilleure main et de se faire bluffer. En adaptant mes ranges face à
ce type d’adversaires, je peux déjouer sa stratégie. Je place une
petite relance au bouton, la petite blinde passe et ce joueur défend
sa grosse blinde en payant.
Flop :
Avec top paire,
kicker Roi, je possède un bon avantage de range, mon adversaire
sur-relance 100% du temps QQ et TT preflop. Ici je vais choisir entre
deux sizings, â…“ ou â…” du pot. J’opte pour la seconde solution de
manière un peu aléatoire et mon adversaire paie. Rien de spécial
pour l’instant.
Turn :
Le turn tombe, un 5
qui ouvre un tirage couleur. Mon adversaire check à nouveau, je
pense qu’il ne prendra jamais le lead ici. Encore une fois, je
souhaite continuer à miser. Je peux opter pour une mise comprise entre â…” et ¾ du
pot, ou un overbet. Mon adversaire va pouvoir passer assez de mains
pour que je semi-bluff avec des mains comme AK AJ, KJ, quelques
tirages couleurs, qui possèdent une bonne équité contre sa range
de call turn. Bien entendu, j’overbet de temps à autres mes
brelans de dix et de six, afin de rester équilibré. Je choisi de miser 32 €,
un montant qui me semble cependant un peu en dessous de ce que je voudrais miser
avec le recul. Le connaissant, vilain va souvent check/raise
lorsqu’il possède deux paires 65, et ne protège pas sa range de
check/call. Mon adversaire paie à nouveau et nous nous retrouvons
sur une river intéressante.
River :
Une doublette du 6
qui complète – entre autres - le tirage couleur. Après un troisième
check, je décide de placer une petite mise à â…“ du pot. Ici je
cherche à splitter ma range face à cet adversaire. Miser ¾ du pot
ou overbet avec mes nuts, tels que QQ TT, Q6, quelques nut flush,
mais utiliser ces mains 20% du temps pour miser â…“ du pot, et donc
ne pas capper cette partie de ma range. Celle-ci comprendra toutes mes
couleurs, une paire avec bloqueur sur la nut flush, comme ma main
actuelle, ou encore deux As avec l'As de trèfle ou deux Rois avec le Roi de Trèfle par exemple.
Mon adversaire me
relance. Ma décision face à lui n'est pas si compliquée. Le
connaissant, il relance énormément de double-paires à la turn, T6
et 65. Je peux donc retirer plus de 80% de ces combos river. J’estime
qu’il relance 100% des preflop, il n’a donc pas de nut flush
avec ce combo. De plus, il ne peut pas posséder de , je trouve
donc très peu de couleurs max dans sa range. Il peut cependant avoir une
main comme , et j’estime qu’il ne relance pas tant que ça ses
couleurs plus faibles. Je bloque un trèfle, ce qui me semble être un atout
pour bluff-catch. Je décide de payer et vois mon adversaire
retourner A-10 tourné en bluff, avec un pour bloquer
la nut flush. Il est fort possible que je passe un combo différent.
Par Vuong Than Trong
Retrouvez la seconde partie de cet article jeudi 19 septembre.