ECONOMIE : Tokyo, ou l’Eldorado japonais du poker


ECONOMIE : Tokyo, ou l’Eldorado japonais du poker

Au Japon, les casinos ont toujours fait l’inquiétude de la population fortement opposée à  leur implantation par crainte, essentiellement, des addictions et du blanchiment d'argent. Pourtant, le Premier ministre, Shinzo Abe, franchit un nouveau pas vers leur légalisation.


 
12 % des sondés seulement sont favorables à la nouvelle loi visant à autoriser au Japon l’installation de « complexes de loisirs » offrant machines à sous, roulettes, tapis verts et tables de poker, alors que depuis 1907, seuls les paris sportifs et la loterie nationale sont autorisés par le code pénal ; tout autre jeu d’argent étant interdit au Japon. 
 
Le pays, classé au troisième rang de l’économie mondiale prévoit d’associer ces complexes à de luxueux hôtels, centres de conférences et autres arcades commerciales, masquant ainsi une légalisation formelle des casinos et du poker. Dans cette optique, le gouvernement est en charge de définir le cadre réglementaire concernant les règles d'accès à ces installations ainsi que le nombre de licences accordées et la fiscalité régissant ces tout nouveaux systèmes.
 
C’est la Diète, constituée de la Chambre Basse (équivalent de notre Assemblée Nationale) et de la Chambre Haute (équivalent du Sénat) qui a approuvé le texte de loi le mois dernier.
 
 
Des complexes qui devraient voir le jour à l’horizon 2023.
 
On estime qu’une douzaine de ces casinos pourraient générer près de 16 milliards d’euros par an ; revenus non négligeables pour l’économie du pays et le gouvernement qui cherche à dynamiser l’activité touristique locale en annexe des Jeux olympiques qui se tiendront cette année à Tokyo.
 
Pourtant, les établissements concernés n’ouvriront probablement leurs portes qu’en 2023. En effet, les Japonais, en apparence très disciplinés face aux jeux d’argent, sont en fait très joueurs (pour 5,3 millions d’entre eux), voire très dépendants (pour 5 % de la population). 
 
Le pachinko (sorte de billard électronique local) absorbe en moyenne 2,5 % de leurs revenus pour un chiffre d’affaires annuel de 18,9 billions de yens ou155 milliards d’euros, expliquant la réticence des Japonais se ruinant déjà sur ce seul jeu.
 
MGM Resorts International, Caesars Entertainment, Wynn Resorts ou Las Vegas Sands y voient, eux, une formidable opportunité d’implanter en Asie les derniers grands complexes qu’elle accueillera probablement, faisant du Japon le dernier Eldorado pour les géants américains du jeu…
 
Ainsi, sur la même voie que Macao et Singapour, Tokyo pourrait bien devenir d’ici trois ans une autre Las Vegas asiatique.
 

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