Alexandre Luneau analyse la victoire de Libratus
Le joueur du Team Winamax revient sur la victoire de l'Intelligence Artificielle contre des joueurs pro'.
Dans un nouveau blog sur Winamax, Alexandre Luneau analyse la victoire de l’intelligence artificielle Libratus dans un duel face à une équipe composée de quatre joueurs professionnels.
Le Team Pro’ revient sur les précédentes victoires des machines contre l’Homme : "La plus grande étape récente fut sûrement franchie en 1997, avec la fameuse défaite du champion du monde d’échecs de l’époque Garry Kasparov contre une IA conçue par IBM : Deep Blue. L’année d’avant, c’est le champion du monde du jeu de Dames qui tombait face à une intelligence artificielle". Outre ces victoires qui commencent à dater pour les machines, ces dernières se sont aussi imposées plus récemment, en mars 2016, au jeu de Go.
Claudico s'était cassé les dents contre le cerveau humain
Le poker restait alors comme la cible privilégiée pour les scientifiques, notamment dans le format Heads-Up NLH. Cependant, "contrairement au Go ou aux échecs. On ne sait pas quelles cartes notre adversaire possède. C’est là où il faut faire appel à la théorie des jeux (GTO) pour essayer de «résoudre le jeu»", rappelle le joueur Français. Car si le Heads-Up dans le format limit a déjà été résolu (par Cepheus en 2015), la complexité du NLH avait pour jusque lors empêché quelconque machine de dominer l’humain dans ce format. Pour rappel, Claudico avait perdu l’année passée dans une confrontation similaire à celle de Libratus, les humains repartant avec un bénéfice de 72 buy-ins.
Pas de quartier pour Libratus
Mais la donne fut différente en janvier et malgré le petit laps de temps entre les deux confrontations, Libratus montrait un tout autre visage. "Libratus semblait beaucoup plus raisonnable dans ses fréquences de mises (Claudico utilisait beaucoup trop l’overbet dans certains spots et s'était fait énormément exploiter), tout en gardant un panel de sizings monstrueux dans tous les spots. Très vite, l’équipe humaine a compris que le bot maîtrisait parfaitement la théorie des jeux dans les spots classiques, et pensait ne plus avoir aucune chance de battre l’AI avec un style conventionnel", relate Alexandre Luneau qui suivait en direct sur Twitch les différentes oppositions.
Malgré un ajustement des humains, le résultat fut sans appel, l’IA les dominait de 180 buy-ins. Le joueur de Highstake retiendra plusieurs tendances observées dans le jeu de Libratus : Le 3-bet préflop avec différents sizings, la variation des sizings postflop ou encore le donk bet quel que soit la street. "Ce match devrait aussi réussir à convaincre les gens réticents à étudier le GTO", conclut le joueur que l’on peut actuellement retrouver dans les Winamax Live Sessions.
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Crédit photo Winamax