VIDEO: Les duels qui ont marqué l'histoire
Certains duels épiques constituent quelques-uns des moments les plus forts de l’histoire du poker. Voici notre sélection de heads-up. Hors-norme.
Parce qu’ils ont permis au poker de vivre un essor sans précédent, parce qu’ils ont fait éclore des talents méconnus ou conforté des statuts de champions, ou parce qu’ils ont battu tous les records, certains duels épiques constituent quelques-uns des moments les plus forts de l’histoire du poker. Voici notre sélection de heads-up. Hors-norme.
L’effet Moneymaker
En 2003, Chris Moneymaker a marqué l'histoire du poker en réalisant le rêve de tout amateur de cartes de l'époque : devenir champion du monde après s'être qualifié en ligne pour le Main Event des World Series. Comptable à Nashville, dans le Tennessee, celui qui aurait pu entrer au Poker Hall of Fame cette année n'avait pas encore 28 ans lorsqu'il a atteint le Graal. Opposé lors du heads up nal à Sam Farha, un joueur professionnel aguerri, Chris Moneymaker fait preuve de fougue, place un bluff devenu légendaire et s'envole vers la victoire. Le sacre de ce monsieur tout-le-monde engendrera le boom du poker que l'on appelle aussi "l'effet Moneymaker". Contre toute attente, l'Américain devient la mascotte d'une industrie en pleine expansion. "Quand vous jouez le Main Event des WSOP, vous n'imaginez pas réellement le gagner et devenir un porte-parole pour l'ensemble de la communauté du poker", expliquera-t-il quelques années après sa victoire qui lui rapporta 2,5 millions de dollars.
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Tony G, comme chez lui à Paris
En 2004, à l'Aviation Club de France, TonyG enregistre le premier grand résultat de sa carrière de joueur professionnel sur le circuit : runner up du World Poker Tour Grand Prix de Paris. Mais si l’actuel membre du Parlement européen remporte une jolie somme (339.930 €), il révèle surtout son charisme au grand public. À coups de bluffs audacieux et de trashtalks insupportables, le moulin à parole lituanien marque la finale du tournoi de son empreinte, et particulièrement le heads up face à l’expérimenté Surinder Sunar. Mais Tony G ne viendra pas à bout du flegme britannique puisque, après un incroyable numéro de maîtrise et de contrôle de soi, l’Anglais va finalement s'offrir ce titre WPT. En tout cas, Antanas Guoga, de son vrai nom, garde encore aujourd'hui un tendre souvenir de son passage sur les Champs-Elysées. "C'est le meilleur moment de ma carrière, nous confiait le Lituanien au printemps dernier. J'ai pris beaucoup de plaisir à jouer au poker à Paris." Nul doute que les amateurs de poker en France avaient eux aussi apprécié le show de Tony G. Et ce n'est pas Patrick Bruel, à l'époque commentateur des étapes du WPT, qui dira le contraire...
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Quand le duel n’en finit plus…
Le match se déroule en 2012 à Las Vegas, durant les World Series of Poker. Notamment connu pour avoir terminé runner-up des Euro Finals of Poker la même année à l'Aviation Club de France, le jeune français Aubin Cazals atteint la demi-finale d'un tournoi de Mix-Max à 5000 dollars de buy-in. Il se joue alors en heads-up. À seulement une marche d'un duel qui pourrait lui rapporter un bracelet WSOP, Aubin Cazals affronte Warwick Mirzikinian dans un duel qui restera gravé dans l'histoire des championnats du monde. À l'instar de la rencontre interminable qui avait opposé le tennisman tricolore Nicolas Mahut à l'Américain John Isner lors du premier tour de Wimbledon en 2010 (11 heures et 5 minutes), le heads up entre Cazals et l'Australien va devenir le duel le plus long de l'histoire du poker... Un match de 9 heures et 25 minutes, soit deux heures et 14 minutes de plus que le précédent record établi par Andy Bloch et David "Chip" Reese lors du Poker Players Championship des WSOP 2006. Sorti vainqueur de ce duel, "Kzouls" se mettra d'accord avec Joseph Cheong pour repousser la finale au lendemain et prendre un repos bien mérité. Une sage décision qui permettra au Français d'aller chercher la victoire et quelques 480.564 $...
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Choc de titans
"Erik Seidel ne peut pas gagner cette main mais il ne le sait pas encore." Le commentateur du Main Event des WSOP 1988 le sent, le piège tendu par Johnny Chan, déjà lauréat des World Series l'année passée, est en train de se refermer sur le jeune et encore inexpérimenté Erik Seidel. À cette époque, ce dernier est inconnu à Las Vegas. Le très respecté champion vient en effet de toucher une quinte dès le flop et sait que son adversaire pratique un jeu très agressif. Faisant preuve d'un calme exceptionnel, Johnny Chan va laisser Erik Seidel prendre l'initiative. Chan paye, patiente, et check même le turn tandis qu'Erik Seidel file tout droit vers une erreur qui lui sera fatale. Le sang froid et l'expérience triomphe sur la jeunesse et la fougue lorsque Seidel envoie tous ses jetons au milieu une fois la dernière carte retournée. Johnny Chan remporte ainsi son second titre de champion du monde de poker et construit sa légende. Qui lui permettra même de faire une brève apparition dans le film Rounders, face à Matt Damon. De son côté, Erik Seidel vient de poser les fondations d'une carrière impressionnante. Il est aujourd'hui le joueur américain ayant cumulé le plus de gains en tournois, soit plus de 31 millions de dollars.
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Le duel 100% français
L'image immortalisée par le photographe de l’EPT Neil Stoddart restera gravée dans l'histoire du poker tricolore. Le 28 mars 2015, au Portomaso Casino de Malte, Jean Montury pose sa main sur l'épaule d'un Valentin Messina inconsolable. Après les éliminations du Polonais Dominik Panka, de l'Iranien Hossein Ensan ou du jeune Allemand Fedor Holz, les deux tricolores, éreintés, se retrouvent en heads up du Main Event de l’EPT Malte. En tête au début du duel, Valentin Messina, finaliste de la Maison du Bluff en 2016, détient même à un moment près de 70% des jetons. Alors que tout le poker français est suspendu à son écran pour suivre le streaming, Jean Montury réussit à renverser la situation. Et, au bout de la nuit, il réduit à néant le rêve de victoire de son compatriote. Ancien champion du monde de billard anglais, Jean "Encore" Montury devient ainsi le premier joueur français vainqueur d'un EPT depuis la victoire de Ludovic Lacay à San Remo en 2012. Il touche alors un pactole de 687.400 €.
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