Les plus beaux hero call de l’histoire

Des hero call, on en a tous fait dans notre vie. Mais pour en faire un en table finale d’un tournoi majeur, télévisé tout en compromettant notre survie dans celui-ci, il faut être vraiment sûr de son coup et des reads que l’on a sur notre adversaire. Les joueurs suivants n’ont pas hésité à prendre leur courage à deux mains….et bien leur en a pris.

Davidi Kitai, épisode 1

S’il y a bien un joueur connu pour ses hero call en pagaille, c’est le « génie » belge. Lors de la table finale du regretté EPT Berlin, le Canadien Andrew Chen et Kitbul s’affrontent pendant de longues heures pour s’adjuger le titre de champion. Largement en tête à l’entame du heads-up, le Belge se fait petit à petit rattraper par Chen. Alors qu’il aurait pu être déstabilisé par ce revirement de situation, Davidi Kitai n’hésitera pas à aller au bout de son raisonnement avec une hauteur As peu reluisante au moment du showdown.

Son adversaire ouvre au bouton et Davidi décide de défendre son As-3 de trèfle. Après un check-call sur le flop suivit d’un check-check sur le turn, le joueur du Team Winamax décide de prendre le lead sur un tableau final affichant 7-Valet-5-9-10 (sans possibilité de flush possible). Pas de bol, Chen le sur-relance, le mettant dans une situation bien délicate. Il n’en fallait pas plus à Kitbul pour être suspicieux et scruter son adversaire pendant de longues minutes, comme on a l’habitude de le voir. Il se décide finalement à payer, remporte un gros pot et s’envole vers le titre EPT, un titre qui lui permettra d’obtenir la convoitée Triple Crown.
 
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Davidi Kitai, épisode 2

Changement de décors et nous voilà avec le même protagoniste en 2014, mais cette fois dans l'une des salles du Rio, à Las Vegas, en finale d’un WSOP 6-Max à 3 000 dollars. À trois left, Kitai est opposé à Gordon Vayo (runner-up du Main Event des derniers WSOP) et un certain Anthony Ruberto. Le Belge ouvre Q-4 de trèfle au bouton et ses deux adversaires s’invitent à la fête. Armé de 8-5 de carreaux, Ruberto décide de prendre le lead sur 10-Valet-As avec deux carreaux. Seul le Belge suit tandis que Vayo s’écarte tranquillement. Le 2 de trèfle ne ralentit pas l’Américain qui continue son agression. Mais fort de ses deux tirages (quinte plus couleur), Davidi (déjà un brin sceptique) paye une nouvelle fois. Sur la doublette du 10 river, Ruberto mise une troisième fois, un bet quasiment à hauteur du pot. Sûr de son read, Kitbul paye une dernière fois, après seulement quelques secondes de réflexion. Déboussolé, l’Américain demandera à changer de place, certain que le joueur Winamax avait vu ses cartes. Le Belge finira part remporter le tournoi et gagner par la même occasion son troisième bracelet.
 
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Petit Jason deviendra grand

Avril 2008, Jason Mercier est âgé de 21 ans, est encore un inconnu du circuit Poker et ne compte à l’époque aucune place payée à son actif en live. Cela ne l’empêchera pourtant pas de se hisser en table finale de l’EPT San Remo, en compagnie notamment d’Anthony Lellouche, Dario Minieri, William Thorson ou encore Eric Koskas.

En début de parole, malgré un bien maigre 9-5 off, Jason Mercier décide de relancer. En grosse blinde, Éric Koskas, déjà auteur de quelques performances en live, décide de ne pas se laisser faire pas ce petit jeune venu d’internet et défend avec un aussi peu reluisant 10-3 off. S’en suit un flop 5-6-Valet rainbow sur lequel aucun des deux joueurs ne se décidera à miser. C’est ensuite que tout s’emballe. Sur le 8 au flop (qui amène un tirage couleur), le Français décide d’overbet, avant de répéter la même action sur un second 8 river…cette fois-ci pour l’intégralité de son tapis. Le jeune Américain enlève ses lunettes et observe longuement son adversaire qui ne tient plus en place. Il se décide finalement à payer et envoie donc le Français vers la sortie.

Son audace paiera puisqu’il triomphera sur ce tournoi. Une victoire qui en appellera de nombreuses autres, Mercier étant actuellement placé au huitième rang de la All-time Money List. Koskas, quant à lui, disparaitra petit à petit du circuit, malgré un éphémère contrat de sponsoring avec Winamax pendant un an et demi.

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J high no good…quoique !

Encore une finale d’EPT, encore un héro call, cette fois-ci un peu plus surprenant. Nous sommes en table finale du très convoité EPT Barcelona, en 2010, avec peu de tête de séries au rendez-vous. Début de table finale, un coup à priori très banal se prépare.

Relance au bouton de l’Allemand Guiseppe Pantaleo avec Valet-8 off et défense de l’Espagnol Jesus Cortes Lizano avec Valet-10 de cœur. Pas de valet, pas de cœur au flop, un simple 2-Dame-6 (avec deux trèfles) est retourné par le croupier. Les deux joueurs ont manqué le flop, mais en poker tout est possible. C’est en effet souvent les flops les plus anodins qui engrangent le plus d’actions. Si ce dernier est checké par les deux joueurs, l’Espagnol décide de prendre le lead à la turn, à l’apparition d’une seconde dame (et d’un troisième trèfle). Malgré sa maigre hauteur valet, Pantaleo décidé de payer, avec surement un plan derrière la tête. La rivière est un insignifiant 2, ce qui nous donne le board suivant : 2-6-Dame-Dame-2 (avec trois trèfles). Les deux joueurs ont donc la même main. Lizano continue son agression sur cette dernière carte, souhaitant représenter un gros jeu. Mais l’Allemand en a décidé autrement puisqu’il relance son adversaire. Et là surprise ! L’Espagnol décide de juste payer, entrainant un muck de son adversaire, qui se pense battu avec son maigre hauteur valet. Lizano évite donc un partage et remporte par la même occasion un gros pot.

Alors que l’Allemand rendra les armes en 5e position, l’Espagnol finira runner-up derrière Kent Lundmark. Et on ne saura sûrement jamais le raisonnement qui se cache derrière ce call très ambitieux.
 
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Crédit photo: Caroline Darcourt pour Winamax