Thierry Omeyer tient les cartes !

Quadruple champion du monde, trois fois vainqueur de l'Euro et médaillé d'or aux Jeux Olympiques à deux reprises, le gardien de l'équipe de France de handball Thierry Omeyer est aussi un adepte du poker, qu’il pratique pour le fun. Cible des attaquants de D1 chaque week-end, le dernier rempart du Paris Saint-Germain Joue d’ailleurs occasionnellement les bounty pour la room online PMU Poker. “Titi” nous en dit plus sur sa passion pour les cartes. D’un premier visionnage du film Rounders à son grand respect pour Gus Hansen.

 
Comment avez-vous découvert le poker Thierry ?
Quand j’ai commencé à jouer au poker, j'avais une vingtaine d'années (Thierry a 37 ans aujourd’hui, ndlr). Au début, on jouait davantage au poker fermé à cinq cartes parce qu'on ne connaissait que ce jeu. Le Texas Hold'em est arrivé plus tard. Personnellement, je l'ai découvert grâce au film Les Joueurs avec Matt Damon et John Malkovich (Rounders en VO, sorti en 1998, ndlr). Je ne connaissais pas les règles de ce poker-là donc je les ai cherchées sur Internet pour m’y essayer avec mes amis. Ensuite, les émissions télévisées ont commencé en France, des tournois ont été retransmis, alors je m'y suis intéressé un peu plus.

 
Qu'est-ce qui vous attire dans le poker ?
Je suis très joueur. J'aime bien tous les jeux de cartes comme le tarot ou la coinche. Pendant mon service militaire par exemple, on jouait régulièrement au tarot. Et puis, si on me dit "On fait un jeu de société?", je suis tout de suite partant ! Avec mes coéquipiers handballeurs, on joue assez souvent quand on est en déplacement.

 
Quelles sont vos préférences de jeu aujourd'hui ?
Je joue principalement au Texas Hold'em mais je me suis aussi essayé au Omaha sur le Net. Après, le Hold'em reste le plus simple à maîtriser. Ce que j'aime dans le poker, c'est jouer des tournois, je ne suis pas un joueur de cash game. Ce qui me plaît, c'est le côté compétition, le fait d'aller le plus loin possible, d'éliminer ses adversaires au fur et à mesure.

 
Quelles sont vos forces et vos faiblesses à table ?
Mes forces sont la patience et l'endurance. Ce sont des qualités qui, je pense, sont importantes au poker. Ensuite, je connais les techniques de base et j'essaye d'introduire une certaine variété dans mon jeu, de ne pas jouer trop tranquille et d'être plus agressif par moments. Côté faiblesses, je pense que je dois m'améliorer dans tous les domaines. C'est vrai que j'aime bien voir les cartes, j'ai du mal à me coucher avec un jeu fort. Parfois, j'ai tendance à trop payer.

 
Votre carrière de handballeur vous a-t-elle apporté des compétences que vous mettez à pro t en jouant au poker ?
Quand on est sportif professionnel, il faut avoir des qualités mentales importantes si l'on veut percer à haut niveau. Je pense qu'au poker, il faut également être fort dans sa tête, pour rester patient mais également pour essayer de déceler des faiblesses chez les autres joueurs. Tenter d’entrer dans la tête de l'adversaire, de deviner ce qu'il compte faire, ça rejoint un peu mon poste de gardien de but sur les penalties.

 
Avez-vous déjà pris part à un tournoi majeur en live ?
Non, pour le moment je joue sur Internet. Mais, c'est sûr que jouer un EPT, un WPT ou un tournoi des WSOP peut être une belle expérience. Découvrir l'ambiance et pourquoi pas se retrouver à une table avec un joueur connu, ça doit être vraiment sympa. Mais pour l'instant, le handball reste mon métier et pour partir jouer aux états-Unis par exemple, il faut bloquer au moins une semaine, ça ne va pas de pair avec mon emploi du temps.

 
Envisagez un jour une reconversion comme joueur professionnel ?
Mon objectif est simplement de prendre du plaisir dans ce jeu, ça reste un loisir. Je ne compte pas devenir joueur professionnel. Après, si je participe à des tournois live, j'es- saierai forcément d'aller le plus loin possible et surtout de progresser, mais je n'envisage pas d'en vivre, même si on ne sait jamais... En tout cas, c'est devenu une véritable passion.

 
Y a-t-il des professionnels du poker que vous admirez ?
Aucun que j’admire... Mais j'aime bien des joueurs comme Gus Hansen, avec sa façon de jouer assez imprévisible, sa capacité à pouvoir jouer avec n'importe quelles cartes... Et il impose une présence, une force et dégage une certaine sérénité.

 
Propos recueillis par Maxime Joly