Moundir, l’aventurier tout terrain

Membre émérite des WIP de Winamax depuis maintenant deux ans, Moundir Zoughari, révélé en 2003 dans l’émission Koh-Lanta, fait aujourd’hui partie des personnalités populaires du poker français. Entre sa nouvelle émission « Moundir et les apprentis aventuriers » et ses parties online, ce jeune papa toujours aussi éloquent a trouvé le temps de revenir sur sa passion pour les cartes ainsi que ses ambitions télévisuelles et "pokeristiques."

 
Bonjour Moundir ! Quelle est ton actualité ?

Aujourd'hui, je suis animateur de l’émission "Moundir et les apprentis aventuriers" sur W9. En parallèle, j'ai la chance de côtoyer les plateaux télé vu que je sors de la téléréalité : j’ai récemment participé à "Fort Boyard" et "Vendredi tout est permis" avec Arthur. Je suis également occupé avec Winamax, bref j'ai un programme assez chargé !

 
Depuis quelques années, on te voit souvent sur le circuit des tournois live. Mais comment as-tu découvert le poker ?

Un jour, en 2009, j'ai regardé un tournoi des World Series of Poker à la télévision. Je n’y connaissais absolument rien : les K, les Q, les J, j’étais perdu ! J’ai ensuite demandé à un pote de m'expliquer les règles. ll m'a écrit sur un papier les différentes combinaisons : paire, brelan, suite... Le soir même, on est allé faire une partie entre amis et je suis ressorti avec 800 dollars, la chance du débutant, alors que la cave n’était que de 20 dollars (rires). J’ai finalement trouvé le jeu plutôt pas mal… Puis, de fil en aiguille, certaines rencontres m'ont permis d’intégrer les WIP de Winamax.

 
Concrètement, qu'est-ce qui t’attire dans ce jeu ?

C'est très simple : je suis bien conscient de mon niveau et c'est surtout la passion qui me fait avancer. Moi, je suis un fan absolu du poker populaire et amateur. J'ai eu la chance d'être coaché par Guillaume Jenner, qui a repris mes bases au poker. Et c'est pour cela qu'aujourd'hui, ça continue pour moi.

 
"Je ne gagnerai jamais des millions au poker, mais en termes de notoriété, je pense que j’ai déjà réussi des Triple Crown !"

 
Comment définirais-tu ton style de jeu ?

Mon style de jeu est très tight agressif. Guillaume me disait : "Tu as déjà une image auprès des autres joueurs, qui vont souvent te surjouer, donc dans ce cas il faut être tight agressif. Quand tu as le jeu max, tu te fais payer très cher". Parfois, il m’arrive d’avoir des élans de "loser" (joueur loose, ndlr). Tout dépend de la physionomie de la table : si je suis assis à une table très facile, je vais forcément élargir mon jeu.

 
Selon toi, quelles sont tes forces et tes faiblesses ?

Ma faiblesse est mon excès de confiance lorsque je monte des jetons. Ma force, c'est la capacité d'être patient et de ne plus être impulsif dans ma façon d'envoyer des jetons. Au début, je balançais tous mes jetons quand je me prenais un 2-outers. Je me disais : "Injustice !" Mais je suis conscient de mon niveau et je sais que je ne serai jamais un grand joueur. Il faut rester à sa place dans le poker : je préfère rester un petit joueur avec qui l’on peut parler, plutôt que d'être un grand joueur dans un corps de petit. Je ne gagnerai jamais des millions au poker, mais en termes de notoriété, je pense que j’ai déjà réussi des Triple Crown, si tu vois ce que je veux dire (rires).

 
Quelles sont tes habitudes de jeu ?

Je ne joue jamais en cash game, ce n’est pas trop mon truc de jouer beaucoup d’argent au poker. Au contraire, j’aime les tournois. J'arrive à jouer trois fois par semaine online, par exemple pour les Winamax Series. En live, je suis évidemment présent aux événements Winamax.

 
Lors de ton passage dans Koh-Lanta, on a découvert un Moundir impulsif qui sortait de ses gonds à tout moment. Aujourd'hui, quelle est ton attitude à une table de poker ?

Tu ne trouveras jamais une personne, depuis que j'ai commencé à jouer, qui m'a vu gueulé à une table. Il m’est arrivé de dire "P….. !" en subissant un bad beat, mais je n’ai jamais manqué de respect à qui que ce soit.

 
Aimerais-tu jouer un tournoi en particulier sur le circuit professionnel ?

Participer aux WSOP est l'un de mes rêves. Le jour où je mettrai les pieds à Las Vegas, je pourrai prendre ma retraite (rires). Sinon, j’ai vécu des expériences magiques à l’EPT Barcelone et à l’EPT Deauville.

 
Comment vis-tu ton statut de WIP Winamax sur le circuit poker ?

Sur internet, c'est assez drôle parce que je me fais insulter (rires). Mais en live, il n'y a aucun problème niveau contact. Au début, les gens ont une certaine image de moi. Puis après avoir discuté avec eux, ils changent d’avis…

 
Fin mars, tu t’es rendu à Saint Hilaire-Saint Florent pour un tournoi de poker organisé par le club de Saumur. Comment as-tu vécu cette expérience aux côtés du milieu associatif ?

J’ai un grand respect pour les gens qui organisent ces rassemblements. Ce sont des gens qui se plient en quatre pour toi, des personnes qui s'investissent et qui sont passionnées, alors que pour eux il est difficile de trouver des partenaires, d'organiser des événements.

 
Dans le monde du poker professionnel, quels sont les joueurs qui t’impressionnent ?

Je suis admiratif de certains parcours, comme ceux de Guillaume Diaz ou Pierre Calamusa. Il y a aussi des joueurs de l'ombre très forts mais peu médiatisés, comme Alexandre Luneau avant son entrée dans le Team Winamax. J’ai regardé le documentaire "Nosebleed" et j’étais mort de rire : comment les joueurs High-Stakes font-ils pour jouer des milliers et des milliers d’euros ?

 
Après deux années de bons et loyaux services chez Winamax, comment se passe ta collaboration avec l’opérateur ?

Je ne peux pas rêver mieux. Bien sûr, il y a eu du travail, j'ai bossé dur pour leur montrer que je n’étais pas qu’une grande gueule. Sans prétention, il n’y a pas une personnalité comme moi qui peut représenter aussi bien Winamax. Et si demain, mon contrat devait s’arrêter pour x raisons, je ne signerai chez personne d’autre car il me sera impossible de trouver mieux, qui plus est humainement. Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour rester un maximum chez Winamax.

 
Propos recueillis par Grégoire Huvelin