Les arguments de Chris Moorman contre les tournois Re-Entry
Moorman expose ses arguments contre ce format particulier, même s'il lui concède quelques avantages.
Depuis qu’ils prolifèrent sur le circuit live, les tournois re-entry font débat dans la communauté du poker. En effet, si certains professionnels comme Jason Mercier considèrent le format comme une bonne initiative, d’autres pensent que les Re-entry devraient disparaître. C’est notamment le cas du fameux Tournament Director Matt Savage, pourtant à l’origine de la naissance du format, et également de Chris Moorman, qui vient d’écrire un long blog sur le sujet.
« Dans un tournoi re-entry, il y a très peu de gagnants »
Tout comme Savage, « Moorman1 » explique que le problème de vient pas des gros tournois High-Rollers, joués par des joueurs High-Stakes et de riches hommes d’affaires ayant les moyens de payer plusieurs buy-ins à 100.000 $. L'Anglais pense que ce sont les tournois moins importants qui pâtissent de ce format, comme le récent WPT Montréal : « Le WPT Montréal est un événement re-entry à 3850 $ avec trois jours de départ séparés. En théorie, vous pourriez buy-in 11.400 $ alors que le gain minimum n'est que de 5204 $. En fait, si vous avez joué vos trois cartouches dans ce tournoi, vous auriez besoin d’atteindre le top 5% du tournoi pour gagner (la 45e place sur 862 entrées). Cela signifie que dans un tournoi re-entry il ya très peu de gagnants. »
Moorman pense d’ailleurs que la baisse du nombre de participants au WPT Montréal par rapport à l’an passé est dûe à l’affluence en baisse des satellites : les joueurs ne voient pas l'intérêt de se qualifier pour une épreuve où ils joueront contre des bankrolls qui pourront buy-in trois fois le tournoi...
« Les pros peuvent gambler quelques buy-ins »
Le seul homme à avoir franchi la barre des 10 millions de dollars de gains en tournois online revient également sur les disparités entre pros et amateurs pour justifier son opinion : « Le format re-entry signifie pour les pros qu'ils peuvent gambler quelques buy-ins pour essayer de monter un tapis énorme qu'ils pourront ensuite utiliser à leur avantage. Par exemple, il serait idiot de pousser un joueur comme Daniel Negreanu ou Phil Ivey all in, en tentant un bluff au Jour 1. Ils n'auraient aucune difficulté à payer un buy-in de plus pour s'inscrire le lendemain. Alors que dans un vrai tournoi freezeout, c'est une option envisageable – car vous savez qu'ils n'auront pas envie de risquer l'élimination dès le début d'un si gros tournoi. »
Pour régler le problème, Moorman propose de diminuer la fréquence des tournois re-entry et « d’augmenter le buy-in de certains tournois pour en faire de vrais freezeouts, ce qui remettra les concurrents sur un pied d'égalité. »
Le runner-up des WSOPE 2011 trouve néanmoins un point positif au format re-entry : « Sans eux, les prizepools garantis ne seraient pas aussi importants, et donc encore moins de joueurs se déplaceraient pour un prizepool moindre. » Le débat n’est pas près d’être clôturé…
Photo : pokerplayer.co.uk