Poker en ligne : l’Assemblée Nationale rejette un amendement pour un partage des liquidités en Europe


Poker en ligne : l’Assemblée Nationale rejette un amendement pour un partage des liquidités en Europe

Les députés empêchent donc la collaboration entre la France, l’Italie et l’Espagne, qui aurait permis aux français de jouer sur les tables de leurs voisins.


Alors que le marché régulé du poker en ligne français cherche des solutions pour relancer son activité, les politiques français semblent décidés à ne pas aider les opérateurs. Si plusieurs propositions dépendantes des institutions gouvernementales ont déjà été mise sur la table, notamment par l'ARJEL, un amendement concernant l'une d'elles vient en effet d’être balayée par l’Assemblée Nationale : le partage des liquidités entre les marchés européens régulés du poker en ligne.

Présenté lundi 16 décembre par un collège de 24 députés de centre et de droite, cet amendement a été débattu durant 16 minutes selon Benjo, qui a suivi les débats pour WamPoker. Mais la proposition a été taillée en pièce par Razzy Hammadi, rapporteur au gouvernement et par Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire et à la Consommation.

Benoît Hamon craint la fraude à l'international

Le premier a expliqué qu’on peut « considérer que le besoin de toujours plus de liquidité est intrinsèque à la structure économique du poker en ligne. En tant que rapporteur, je m’y oppose, car cela fait penser à l’idée d’un ogre devenant incontrôlable et qui, pour continuer à grossir, doit être nourri de liquidités et de marchés en quantités toujours plus importantes, quelles que soient les conditions de régulation que cela exige. »

Quant à Benoît Hamon, il évoque les risques de fraude plus importants en cas d’ouverture : « Il est ainsi confirmé qu’un opérateur agréé par l’ARJEL aura moins de visibilité sur les opérations de jeux réalisées sur les tables internationales ; dans une partie internationale, il n’aurait pas connaissance de l’identité des joueurs. Il ne pourrait pas, par exemple, exclure d’une table un joueur qu’il soupçonnerait de fraude. L’opérateur agréé par l’ARJEL ne pourrait donc pas satisfaire aux exigences de la politique des jeux, notamment en matière de lutte contre le blanchiment. Par ailleurs – et c’est une recommandation importante du ministère de l’intérieur – , si une fraude était détectée, la dimension internationale du jeu rendrait le travail de la justice beaucoup plus complexe. »

Le rejet de cet amendement est donc un coup d'arrêt pour les projets de collaboration entre les marchés régulés français, italiens et espagnols. Les grinders français ne sont donc pas prêts de jouer sur les tables de leurs homologues européens...

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