Alexander Stevic et ses parties bizarres

Alexander Stevic est principalement connu pour avoir remporté le premier tournoi European Poker Tour du circuit. C’était en 2004, à Barcelone, et le Suédois avait alors empoché 80.000 €, avant de terminer 3ème de la finale EPT Saison 1. Après plusieurs années passées loin des gros tournois, Alexander à fait sa réapparition en jouant l’EPT Madrid en 2013, la ville où il réside depuis 7 ans… mais sur un coup de tête : 

« J'ai passé quelques mois à Barcelone avec un ami, et puis un soir on a perdu beaucoup d'argent au casino, se souvient Stevic dans une interview à PokerListings. Il était 4h du matin, on avait une voiture, on a décidé de partir à Lisbonne. Mais Barcelone-Lisbonne c'est un long trajet, donc on s'est arrêté à Madrid pour passer la nuit. Tout ce que je sais, c'est que je n'ai toujours pas vu Lisbonne ! » D’ailleurs, Alexander est actuellement présent à l’EPT Barcelone, où il a été éliminé lors du Jour 3 du Main Event.

« J'essaye de trouver des endroits où le plus difficile est de rentrer dans les parties »

Mais celui qui avait s’était fait connaître dans le poker lors d’une émission de téléréalité au début des années 2000 n’a pas pour autant déserté les tapis verts durant la dernière décennie : le pro se consacre au cash-game en parties privées. Et Stevic est d’ailleurs prêt à jouer n’importe où…

« J'essaye d'aller jouer dans des endroits bizarres, de trouver des parties privées. Je ne suis pas un si bon joueur que ça, tous les jeunes joueurs sont meilleurs que moi donc j'essaye de trouver des endroits où le plus difficile est de rentrer dans les parties. Je sais trouver les bonnes personnes, boire un coup et jouer au poker. Si tu veux jouer au Texas en 2$/4$, tu te retrouves face aux jeunes joueurs talentueux. Alors que si tu joues en Omaha 25$/50$, tu peux jouer contre ceux qui ont de l'argent à dépenser. Il faut savoir chercher ces parties-là. »

Poker avec la Mafia

Alex pense d’ailleurs aller jouer en Afrique l’année prochaine, à «  Madagascar, au Nigeria, en Angola, en Guinée Équatoriale », dans des pays où les grosses parties sont rares. « Sinon je suis aussi allé au Brésil dans des endroits un peu louches. Il y a beaucoup de joueurs pro au Brésil, mais il y a 5 ou 6 ans, j'étais le seul pro à la table. »

Mais ses parties préférées sont celles joués avec… la Mafia : « Les meilleures parties sont celles avec les mecs de la mafia. Pas les jeunes qui n'ont pas encore beaucoup d'argent, eux ils me font peur. Mais les vieux gangsters qui sont blindés et qui ont passé 40 ans à essayer d'échapper à la police, eux ça va. Ils ont pas intérêt à chercher les ennuis. Et puis ils peuvent se permettre de jeter un peu d'argent par les fenêtres. »

C'était mieux avant

Se qualifiant lui-même de « joueur pathologique » à qui son père a appris à jouer dès ses 9 ans, Stevic déplore également la baisse de l’ambiance aux tables ces dernières années : « Avant, il y avait toujours deux ou trois vieux joueurs pour te dire de te bouger. L'ambiance était un peu plus folle à l'époque. Quand on gagnait on dépensait tout, on faisait des fêtes incroyables, on voyageait... On s'en fichait de tout perdre puisqu'il suffisait de jouer un peu sur Internet pour en regagner encore plus. »

Mais en attendant sa prochaine perf', Alex n’est pas prêt de s’arrêter : « Le mois prochain je serai dans un autre endroit bizarre. Tout va bien. »