JUSTICE : Nous en savons un peu plus sur l'affaire Tom Goldstein


JUSTICE : Nous en savons un peu plus sur l'affaire Tom Goldstein

Déjà  mis en examen pour fraude fiscale et détournement de fonds, l’éminent avocat se retrouve aujourd’hui accablé par des dettes colossales.

Entre 2016 et 2022, Goldstein aurait accumulé des dettes dépassant les 3,3 millions de dollars, principalement à cause de parties de poker aux enjeux vertigineux. D’après les procureurs, il aurait non seulement caché une partie de ses gains au fisc, mais également détourné des fonds appartenant à son cabinet, Goldstein & Russell, P.C., pour couvrir ses pertes.

L’un des épisodes les plus troublants remonte à 2018, lorsqu’il aurait déclaré à la douane américaine être en possession de près d’un million de dollars en liquide après un voyage à Macao. Malgré cette déclaration, aucune trace de cette somme ne figurait dans sa déclaration fiscale cette année-là.

Pire encore, en 2020 et 2021, il aurait réalisé plus de 10 millions de dollars de transactions en cryptomonnaies liées à ses activités de poker, sans en informer l’IRS (le fisc américain). Ces accusations de dissimulation massive renforcent la gravité des charges qui pèsent contre lui.

 

Un train de vie financé par la tromperie ?

 

 

Les autorités affirment également que Goldstein aurait délibérément falsifié plusieurs documents bancaires. En 2022, il aurait omis de signaler l’ampleur de ses dettes lors d’une demande de prêt immobilier, lui permettant ainsi d’acquérir une propriété de 2,6 millions de dollars à Washington, D.C.

Autre élément troublant : certains salaires et prestations de santé, supposément versés à des employées de son cabinet, auraient en réalité été destinés à des femmes avec lesquelles il entretenait des relations personnelles, alors qu’elles n’auraient joué aucun rôle professionnel au sein de son entreprise.

Face à ces accusations, l’avocat a plaidé non coupable et ses défenseurs, John Lauro et Christopher Kise, dénoncent un acharnement judiciaire. Ils estiment que le gouvernement a agi avec précipitation sans prendre le temps d’examiner en profondeur la situation financière et personnelle de leur client.

Dans ce contexte, Goldstein demande désormais au tribunal de revoir les conditions de sa liberté sous caution. Il souhaite notamment obtenir l’autorisation d’utiliser la valeur nette de sa propriété pour financer ses frais de défense. Selon ses avocats, les restrictions actuelles porteraient atteinte à son droit constitutionnel à un procès équitable, en l’empêchant d’assurer pleinement sa défense.

En attendant son procès, il est soumis à des règles strictes : interdiction de jouer au poker, de participer à des activités de jeu sous quelque forme que ce soit, et obligation de rester dans la région de Washington, sauf autorisation expresse du tribunal.

L’affaire Goldstein jette une ombre sur le monde judiciaire américain. Fondateur du célèbre SCOTUSblog, il a plaidé pas moins de 44 affaires devant la Cour suprême des États-Unis, s’imposant comme une figure incontournable du droit constitutionnel.

Son implication dans des parties de poker clandestines, couplée aux soupçons de fraude fiscale et de tromperie financière, soulève des questions sur la responsabilité éthique des avocats de renom. Ce scandale rappelle brutalement que personne, quel que soit son statut, n’est à l’abri des conséquences de ses actes.

Le procès de Tom Goldstein pourrait bien devenir une affaire emblématique, illustrant la manière dont la justice traite les délits financiers commis par des professionnels de haut niveau. En attendant, la profession juridique suit avec attention cette descente aux enfers qui risque de redéfinir les frontières de l’intégrité au sein du monde du droit.

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