Un tournoi aussi beau que cet APO 2500 attire les fines lames françaises... Mais aussi des passionnés bien au delà de l'Hexagone. Bon, on ne va pas se mentir, je n'en ai reperé que trois pour l'instant dans ce field de 117 joueurs... Mais aucune raison de ne pas les présenter

A la table de Jean Paul Pasqualini, Giuseppe Zarbo et Jean René Fontaine, ce ne sont pas les tauliers chevronnés qui attirent les jetons depuis le début du Day, mais bien un jeune grinder qui annonce tous ses moves en anglais.

Et pour cause, David Koczawara ne parle pas la langue de Molière, mais bien celle de Henryk Sienkiewicz, le fameux écrivain polonais. Pour sa première à Paris , le jeune homme est venu visiter les beautés de la capitale, rendre visite à des amis et au passage, jouer ce beau tournoi, qu'il avait spotté avant d'arriver. Un "tournament" qu'il qualifie d'"amazing", tant par la structure et la qualité de l'organisation, que par son début de journée. Depuis le début du Day 1, David enchaîne les petits pots pour compter désormais 120 000 jetons.

David Koczwara, en plein kiffe depuis le début de son périple à Paris

Un peu plus au fond de la salle, on entend également des annonces en anglais. Elles émanent d'un certain Gabriel Ene, grinder d'orgine roumaine, basé à Londres et de passage à Paris "especially for the tournament". Hasard du seatdraw, il retrouve à sa table un compatriote avec qui échanger dans la langue de Mihai Eminescu, le célèbre poète roumain. Il s'agit en l'occurence de Marinel Oros. Lui parle français et sillonne le circuit. "C'est bien le Hold'em mais ce que je préfère, c'est l'Omaha" déclare Marinel. En effet, Oros a même décroché la win sur le tournoi Omaha qui inaugurait le festival. Avec un stack de 60 000 jetons, ça ne se passe pas trop mal pour lui non plus en Hold'em.

Gabriel Ene au premier plan monte tranquillement un stack, deux places à droite de son compatirote Marinel Oros, vainqueur du tournoi Omaha la semaine dernière

En parlant d'étranger, on m'annonce dans l'oreillete l'arrivée demain d'une superstar internationale. Un homme davantage habitué au Super High Roller, sponsorisé 888 et qui a déjà englouti des perfs à 4 millions. Vous ne rêvez pas, mais Dominik Nitsche devrait en effet être de la partie.

Thomas Gimie vient d’annoncer le diner break. 1H de pause avant de repartir, voilà qui permettra à Nassar Firas de digérer sa masse de jetons. Juste avant le gong, le vétéran remporte le plus gros coup de la journée pour revêtir le costume de chipleader.

Nassar Firas est le nouveau patron de ce Main Event APO 2 500

Pour se faire, Nassar a su construire un pot monstre de 350 BB. Et comme souvent dans ces situations, il s’agit soit d’un set-up… Soit d’une grande fantaisie de la part de certains joueurs. Et encore une fois, c’est l’insaisissable Djokovic qui a tenté le diable.

Ouverture 1 300 de Nassar Firas avec {7k}{8k} en début de parole. 3bet chez Djoko pour 5 000, cold call chez son voisin, cold call de la grosse blinde et Firas complète logiquement avec une main qui peut créer des accidents. Elle va carrément créer un énorme carambolage. Il faut dire que le flop est magique {Ak}{9k}{7c}, pour une paire et un flushdraw. Ca check jusqu’à Djokovic qui continue d’envoyer de grosses parpinades. 8 000 au milieu. Son voisin paye au Cut Off, la grosse fold et Firas rejoint la partie.

La turn est belle pour Firas qui trouve un {Kk}. Il laisse l’initiative à Djokovic qui envoie l’artillerie lourde. Tapis 75 000 dans un pot d’un peu moins de 50 000. Après un petit tank, son voisin avance également ses 30 000 derniers jetons. Bon et bien allons-y pour Nassar qui dévoile donc sa flush… Qu’y a-t-il en face ? {Jc}{5k} chez Djokovic, pour une belle montée en chaussettes et {Jk}{9c} chez son voisin, pas beaucoup plus armé. Pas de carreau sur la river et Nassar met la main sur cet énorme pot. Après comptage, il est à 290 000 jetons. Bon appétit Nassar.

Julien Sitbon était en PLS. Un bon tank de deux minutes face à un donk bet « bien cherot » de son adversaire lui a presque fait passer un monstre… Mais le champion a trouvé la bonne décision.

Julien Sitbon ramasse goulument les jetons après ce call lourd en émotions. Le voilà parmi les chipleaders du tournoi.

A l’attaque face aux deux blindes, Julien poursuit l’offensive sur un flop {9c}{10c}{6p}. 2 000 demandé et la Big blinde, qui répondrait au nom de « Jean », paye la mise. Sur la turn {Qk}, Sitbon place le 2-barrel. 7 000 cette fois pour suivre, et c’est encore payé.

La river {5c} fait rentrer la flush et voilà « Jean » qui part à l’abordage. Un donk bet bien pesé à 15 000 dans un pot d’environ 22 000. Voilà le move qui a mis Julien en maladie.

« T’es dur en affaire » commente le vainqueur Unibet Open et WSOP-C, avant de s’énerver contre le streaming que vient de diffuser le Club Montmartre sur les télés de la salle de tournoi. « Ils sont sérieux avec leur Lyon-Troyes ? » s’agace Sitbon, toujours en train de tanker. Ce match semble finalement l'inspirer et Julien avance la somme et voit son adversaire montrer {Ac}{8t}, pour un bluff qui était à deux doigts de marcher. Le {10t}{10p} est bon pour Sitbon, ce call lui permet de s’installer dans le bon wagon de cet APO 2500, avec près de trois stacks de départ devant lui (145 000 jetons).

Poursuivons notre tour de table avec quelques mastodonthes du poker Français : Laurent Polito par exemple, qu'on ne présente plus, a pris place à l'extrêmité droite de la salle. Le multiple vainqueur WPT (entre autres), aura fort à faire avec à sa gauche un joueur d'une autre école, mais qui se régale aujourd'hui comme lui se goinfrait il y a quelques années : Quentin Roussey aka Maitre Wazo commence sa grind du jour devant un superbe Montpellier-Bordeaux.

L'un des meilleurs joueurs français Laurent Polito, en discussion avec l'un des meilleurs commentateurs Greg Maillard. Quentin Roussey lui, est bien concentré sur son tour... Match des Girondins de Bordeaux.

Un match haletant mais qui ne sourit pas aux Girondins, que Quentin porte dans son cœur de supporter. 3 buts à 2 pour les Héraultais. Côté poker, c'est moins mouvementé pour Maitre Wazo qui attend sagement les spots. Idem du côté de Mathieu Selides. Posté en face de l'ex streamer PMU, Selides passe lui aussi un début de journée tranquille, pour ne pas dire "mou". Encore 35 000 jetons tout de même pour le jadis vainqueur des WSOP Marrakech.

Dans la catégorie "grinder de la nouvelle génération qu'on connait depuis un petit moment quand même", comment ne pas parler d'Arnaud Anselme ? Le perfeur multi-récédiviste était au centre de l'actualité il y a quelques semaines, alors qu'il remportait le dernier Event des WSOP Online, pour 360 000 $. Le revoilà sur le circuit Live français, avec déjà un bon stack et demi devant lui.

Sous le regard observateur du floor Thomas Gimie, Arnaud Anselme s'apprête à passer la deuxième dans ce Day 1A

Retour de pause sur l'APO 2 500 qui a passé il y a quelques minutes la barre des 100 joueurs. Et ça continue de monter ! Petite présentation de ceux qui ont pris place dans ce Day 1A.

On a déjà vu des vainqueurs WSOP-C, des runner-up WSOP, il nous manquait des vainqueur EPTs. J'en ai déjà dénombré deux dans ce field. Sacré à Malte en 2015 pour 687 bâtons, Jean Montury est présent dans ce tournoi et vient déjà de grapiller quelques jetons à Nicolas Brutin. On l'avait vu cet été du côté de Dakar où il enchainait les ITMs sur le Big Marvelous Poker Tour, cette fois, Jean compte bien renouer avec les gros gains dans sa France natale.

Cap Haddock essaie de sous tirer des informations à Jean Montury, qui vient de lui sous-tirer quelques jetons

L'autre vainqueur EPT n'est autre que le plus célèbre des dératiseurs du field : Lucien Cohen, grand gagnant à Deauville, il y de ça dix ans. A ses côtés, on retrouve des grinders au palmarès moins ronflant mais pas moins redoutables. Le grinder maltais Ulysse Harry au siège 2, monte tranquillement les jetons, tandis que Paul Tedeschi prend le ryhtme de la table au siège 5. Pour rappel, on parle d'un runner-up WSOP, finaliste de Main Event WSOPE et finaliste de High Roller au Bahamas pour 700 000 €.

Au siège 4, Ibrahim Senoussi, joueur imprévisible qui faisait des ravages à Barcelone il y a deux ans et Julien Sitbon au siège 3... Voilà une table qui devrait faire des étincelles.

Dans la série des drôles de mains de poker, parlons de ce run out fabuleux qu'a vécu Nicolas Burtin, aka Cap Haddock.

Après avoir payé en SB avec {4c}{4p}, l'octuple vainqueur Wina Series découvre un flop de rêve : {9k}{4k}{9p}. Continuation Bet 1 800 chez Cai, en UTG et c'est just call par Nicolas Burtin. Sur la turn {10t}, Cap Haddock reçoit un 2-Barrels à 2 800, sur lequel il rebondit par un check/raise à 7 600. Payé par son adversaire qui voit une river... {9c}. La pire pour CapHaddock qui abandonne l'agression et voit ce Monsieur Cai entailler un bout de son stack avec son {Ac}{10c}.

Un coup de tonnerre, et un coup du tonnerre vient d'éléctriser la salle de tournoi du Club Montmartre. Une rencontre aussi improbable qu'exceptionelle qui a fait les affaires d'un certain "Djokovic", pseudo certainement expliqué par une ressemblance capillaire avec un sportif serbe.

Le coup de ce début de tournoi est l'œuvre de ce sosie du presque recordman de titres en Grand Chelem

On joue les blidnes 150-300 et le bouton ouvre à 600. Djokovic découvre {Qc}{9c} en SB et part pour un 3-bet à 2 300, ce à quoi son adversaire répond par un "snap re-raise" à 6 400. "J'hésite à lui faire tapis, mais je le paye", commente Djokovic qui me raconte la main après coup. Le flop vient {10t}{5t}{3t} et Djokovic fait face à un C-Bet à 5 100. "Je le paye, avec l'idée de le bluffer derrière. Je sais que c'est pas très standard, mais c'est comme ça que je joue" justifie ce joueur fantasque, plutôt habitué au cash game.

L'action ralentit sur la turn {Kc} mais la river {3k} n'est d'acune aide à notre grinder franco-serbe. Le bluff prévu est donc mis à exécution : Tapis 26 000 pour un leger overbet... Payé dans l'instant par son adversaire. "Bien joué" commente Djokovic qui pense s'être fait attraper, alors que son adversaire montre... {Jp}{2p}. "Je pensais que j'avais le {3p}" s'alarme le joueur qui comprend que sa hauteur Valet n'est pas bonne. Djokovic encaisse un double-up sorti de l'espace et surnage désormais au dessus des 100 000 jetons. Rien à dire, si ce n'est "bravo".

Les blindes sont encore légères, les stacks ne se fracassent pas encore mais les joueurs commencent tout de même à s'envoyer quelques pralines. Illustation avec ce duel entre deux grands maîtres du jeu, pour notre première "Hand History".

Première passe d'armes entre deux seigneurs du poker : Jean René Fontaine et Giuseppe Zarbo.

Si je les appelle "GM" c'est que c'est deux hommes touchent les cartes depuis de nombreuses années, un peu partout autour du monde et que leur adresse leur a permis de décrocher les trophées et les magots. Jean René Fontaine par exemple, est vice champion du monde, ou runner up du Senior Championship des WSOP. Ou encore vainqueur de l'EPT National Barcelone. Deux performances qui additionnées forment déjà un joli butin d' 1 million de dollars.

Face à lui, Giuseppe Zarbo, seigneur franco-italien qui multiplie les performances sur le circuit depuis près de vingt ans, sur des TexaPoker Series comme au WSOP. 

L'action commence sur un flop mulit-way {Ap}{2t}{3t} . Quatre joueurs en lice, tout le monde check et découvre la turn {4p}. En grosse bllinde, Giuseppe passe à l'attaque et demande 2 300, soit 8 blindes, dans un pot de 3 200. Son voisin UTG paye, tout comme Jean René Fontaine, posté au bouton. Sur la river {Qp}, Zarbo envoie une nouvelle tartine. 5 000 demandé. Assez pour faire folder son voisin, mais pas Jean René qui après une petite minute d'observation, pose le jeton du call. "Bien payé" déclare Giuseppe en applaudissant sur le tapis. Fontaine montre son {At}{10t}, pour un call difficile mais qui lui permet de monter déjà un stack de départ et demi.

C’est un des couples emblématiques du poker hexagonal. Isabel Baltazar et Thierry Gogniat sillonnent les casinos de France et du monde entier depuis belle lurette, avec un certain succès. Il y a deux semaines, le couple s’est même offert un duo de tables finales sur l’UDSO Cannes. Prêts à remettre le couvert au Club Montmartre ? 

Rembobinons la cassette : Tandis que Thierry Gogniat bataillait en finale du Main Event à 500 € de l’UDSO Cannes, sa femme Isabel arrivait à l’ultime table du High Roller avec un stack dominant. Double braquage sur la Croisette, Thierry rendra les armes en 5e position tandis qu’Isabel prendra la 3e place du HR à 1 000 €. 

Tout juste sorti de l'APO 1 000, Thierry Gogniat vient prendre des nouvelles du stack de sa compagne Isabel Balthazar, en lice sur l'APO 2 500.

Aujourd’hui dans l’arène parisienne, le couple est de retour et encore une fois, pas question de faire de la figuration. Thierry vient de prendre son billet sur l’APO 1000, sortant sur un flip des plus classiques à 40 left. Isabel quant à elle a pris place dans le 2 500. Thierry vient régulièrement aux nouvelles mais préfère attendre demain pour tenter sa chance. En attendant, il excelle dans le rôle de supporter.

On avait suivi sa victoire ici même lors d'un massif FPO Paris 2020 : Tom Jarry est de retour dans l'un de ses cercles favoris.

Tom Jarry déjà happé par l'action de cette table qui l'a vu accomplir de beaux exploits dans l'ancien monde, celui où il n'y avait pas de masque.

Connu des réseaux sous le nom de Tarym, ce jeune homme a plusieurs casquettes : Ancien commentateur de l'European Poker Tour, grinder et compagnon d'une autre grindeuse bien connu du public : Sarah Herzali.

En attendant d'être rejoint par la Team Pro PMU, qui bataille encore sur l'APO 1 000, Tom Jarry vient de prendre place sur la table qui fera office de "TV Table". Mais pour voir le streaming, il faudra attendre dimanche et la grande finale de cet APO 2 500 qui sera commentée par Florence Mazet et Greg Ceran-Maillard. Bendo sera à la réalisation et vous pourrez regarder le dénouement du tournoi avec cartes révélées sur les Twitch, Facebook et Youtube de PMU Poker.

La future "TV Table", à l'ombre des palmiers, qui retransmettera la finale de l'APO 2500 sur tous vos réseaux préférés.